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Le crapaud
11 avril 2008

Non portrait d'un Mécène

Un mécène ? Un type assez fou pour “donner”de l’argent à un art éphémère ou un homme éclairé qui tout comme Voltaire sait qu’ “un instant de bonheur vaut mille ans dans l’histoire” ? Un mécène de théâtre? Il existe, je l'ai rencontré. Marc Lavine est originaire de Toronto… "ah! il n'est pas français!" -je vous entends penser-,"… mais je comprends mieux !" Vous comprenez quoi ? Qu'il faut être fou ou alors d'une autre planète pour soutenir financièrement un concours de dramaturges, qui plus est français, sans rien attendre en retour ?… ah! si! notre Mécène attend ces quelques instants où un sourire incrédule passe sur les lèvres de l'heureux auteur élu (cette année, c'était moi et j'ai beaucoup souri)… et puis il aime l'agitation du metteur en scène pendant le montage de la pièce, le grand saut dans le vide après que les comédiens ont dit oui à l'aventure… et puis il aime attendre le grand soir de la première… du silence à la lumière des mots, quand les mots se font chair et qu'un ange passe en faisant vibrer ses ailes dans la salle… et si les spectateurs ne faisaient pas tant de bruit à la fin, vous entendriez le coeur de Marc Lavine applaudir à tout rompre… Puis Marc Lavine se lève de son fauteuil, rajuste le châle sur l'épaule frileuse de sa femme et c'est lui qui vient remercier les artistes de lui avoir offert ces quelques instants de bonheur qui valent bien toutes les voitures de luxe du monde (combien de Maserati théâtrales dans votre garage, monsieur Lavine ?) Marc Lavine ne refuse pas l'interview qui vous lui demandez mais ne vous la donnera jamais, parce qe s''il aime la lumière du théâtre, il préfère vivre à l'ombre. Il est comme ça, notre mécène. Généreux et humble. D'une autre planète, oui.

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